39-45, elles n’ont rien oublié : la guerre vécue à hauteur d’enfant

Dans 39-45, elles n’ont rien oublié, réalisé par Germain et Robin Aguesse, quatre femmes âgées de plus de 90 ans se replongent dans leur enfance marquée par la guerre. De la déclaration de 1939 à la Libération, elles racontent les sirènes, les bombardements, les privations, la peur, mais aussi les petits instants d’humanité qui ont jalonné ces années sombres.

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Des portraits de vie

Lili, Geneviève, Frédérique et Marie-Claire livrent des témoignages très différents, car leurs histoires se sont déroulées dans des contextes variés : la Résistance, les rafles, l’exil, l’attente du retour d’un père. Toutes partagent cependant la même mémoire d’enfants obligés de grandir trop vite.

Le documentaire alterne images d’archives et paroles intimes, mettant en avant la sincérité des récits plutôt que l’analyse historique exhaustive. Ce choix rend le film particulièrement touchant : on voit la guerre à travers des yeux d’enfant, loin des récits militaires classiques.

La force du témoignage

L’intérêt du film réside dans la puissance émotionnelle de ces souvenirs. Chacune évoque avec précision des scènes de la vie quotidienne sous l’Occupation : les files d’attente pour le rationnement, le silence pesant après un bombardement, la peur d’une arrestation. Ces détails, parfois anecdotiques en apparence, redonnent chair à une période que l’on connaît souvent de manière abstraite.

Ici le parti pris est clair : conserver une mémoire brute, humaine et sensible, avant que ces voix ne disparaissent à jamais.

Un devoir de mémoire

Ce documentaire rappelle l’importance de transmettre. Ces récits féminins et enfantins complètent l’Histoire officielle, en révélant des facettes souvent oubliées : la guerre dans les foyers, l’Occupation au quotidien, le poids du silence après la Libération.

À travers elles, on comprend que la mémoire n’est pas seulement une affaire de faits et de chiffres, mais aussi d’émotions et de souvenirs personnels. 39-45, elles n’ont rien oublié s’inscrit ainsi dans la continuité des œuvres qui donnent la parole aux derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale.

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